Le discours mêlant islam, racisme et haine qui se fait de plus en plus visible en Algérie comme dans le monde, continue à susciter les interrogations au sien même des sociétés musulmanes. Et la question en débat : « Le discours de haine est-il véhiculé par la religion musulmane ? ».
C’est ainsi, qu’en Algérie, un pays où 90% de la population est de culture ou de religion musulmane, les déclarations ouvertement raciste et haineuse envers les Kabyles proférées par le chef du parti islamiste « El Bina », Abdelkader Bengrina, n’ont pas manqué de soulever cette question dans certains milieux, notamment sur internet.
Un sociologue commente…
Pour autant, comme de nombreux intervenant depuis une trentaine d’années, le sociologue Rabeh Sebaa n’ira pas jusqu’à faire le lien entre « islam » et discours raciste et haineux. Ce dernier, préfère parler d’islamisme (islam politique).
Ainsi, Liberté rapporte dans son édition de ce mardi 8 juin son analyse des propos de Bengrina. Pour celui qui est présenté comme « un fin observateur de la scène politique », les propos de Bengrina, s’ils “renseignent sur le manque de lucidité drastique des candidats aux législatives, comme ce pitre grimaçant de Bengrina, ils sont un indicateur édifiant de l’opportunisme des islamo-populistes prêts à tous les dérapages pour s’emparer du pouvoir”, en déplorant, par ailleurs, qu’“une catégorie de la population, par ignorance, le plus souvent, est malheureusement réceptive à ce discours”. Il ajoute que “le discours de Bengrina, et bien d’autres, est justement orienté vers cette catégorie sur laquelle misent beaucoup les islamistes dans leur course au pouvoir”.