Dans sa dernière chronique parue dans Le Soir d’Algérie ce dimanche 23 mai, Arezki Metref commente les incroyables affiches de campagne électorale en Algérie de personnes (qui semblent être des femmes) dont le visage est effacé et entouré d’un voile noir…
Arezki Metref, Le 23 mai 2021
« On n’arrête pas la régression. C’est même le seul mouvement irrépressible dans ce pays ! En 2018, en Afghanistan, pays des Talibans où le conservatisme est resté intact et intense, il y eut des élections législatives. Sur les affiches électorales, on voyait les photos dévoilées des candidates. En 2021, en Algérie, pays de Djamila Bouhired et de Louisette Ighilariz, des héroïnes de la libération du pays et du combat pour celle de la société, sur les affiches électorales, on voit des photos de candidats mais pas celles des candidates, remplacées par des sortes d’avatars. On ne sait comment commenter cela avec un minimum de bon sens. Comment demander aux électeurs de voter pour des candidats dont on ne voit pas le visage ? Pourquoi les femmes ont-elles le droit de se présenter à des élections si on leur dénie celui de montrer leur visage.
Les gens de ma génération qui ont connu en d’autres temps, ceux d’avant le code de la famille, une Algérie fière de ses héroïnes, demeurent sidérés devant tant de mépris pour la femme et devant tant d’incohérences.
En dépit de tous les archaïsmes induits par la salafisation, il n’y a pas de doute sur le fait que le progrès finira par l’emporter (…) »
Arezki Metref, Le 23 mai 2021
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