Dans son édition d’hier lundi 17 mai, Le Soir d’Algérie rapportait que le groupe cimentier égyptien, Qalaa Holdings, réclame à l’Algérie le versement de 900 millions de dollars et menace de mener le pays à l’arbitrage international.
Le groupe égyptien accuse l’Etat algérien de l’avoir « contraint à abandonner ses projets d’investissements qui se sont soldés par une vente à un prix insuffisant », pour en faire profiter à un des proches de la nomenklatura algérienne, le patron de l’ETRHB, Ali Haddad. Selon le groupe, les autorités algériennes sont revenues sur certains de leurs engagements et affirme que ces mêmes autorités ont usé de « mauvaise foi » caractérisée, notamment « par la mise en place d’obstacles réglementaires qui ont contraint les requérants à la vente forcée de leurs investissements». Et ce, « à un prix nettement inférieur à sa valeur sur le marché ».
Pourtant, pour des experts interrogés par le quotidien, le timing choisi par le groupe égyptien pour adresser cette requête, c’est-à-dire quatre années après les faits et les raisons pour lesquelles seul le nom de Ali Haddad ait été avancé sachant que les Kouninef ont également acheté des actions vendues par les Égyptiens, laisse planer de sérieux doutes sur la finalité de l’affaire.
Dès lors, ces experts se demandent s’il ne s’agit pas de tentatives de mettre la pression sur les autorités, émanant des milieux de l’argent décapités par l’opération anti-corruption ayant ciblé certains oligarques ? « Ces milieux de l’argent ont toujours été puissants », affirment-ils. Ils ont des relais partout. « Ce qui s’est passé avec Haddad est par exemple édifiant. Des personnes travaillant pour son compte ont versé dix millions de dollars à un cabinet de lobbying américain pour tenter de le sortir d’affaire. Ces gens sont des spécialistes et peuvent agir de manière très subtile pour parvenir à leurs fins. »
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