L’affaire BRC pourrait être l’un des tout premiers dossiers impliquant l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khelil à être jugée au niveau du tribunal de Sidi-M’hamed.
C’est ce que rapporte le soir d’Algérie dans son édition de ce mardi 27 avril, évoquant des sources proches de l’enquête.
Décembre 2009 : sur un plateau de l’ENTV, Chakib Khelil évoque de son propre chef une affaire qui fait déjà beaucoup de bruit à cette époque. Celle de la BRC, Brown and Root Condor, jointure algéro-américaine créée par Sonatrach et la compagnie Halliburton, propriété de l’ex-vice président US Dick Cheney au début des années 90.
Les multiples marchés qu’elle parvient à arracher, les irrégularités flagrantes et les accusations de dépassements dont elle se rend coupable à l’égard des impôts offrent déjà de cette société, dont le PDG n’est autre que Abdelmoumen Ould Kaddout, une image ternie. Dans le pays, des appels au départ du ministre de l’Énergie se multiplient, des informations persistantes font état d’une enquête menée par l’Inspection générale des finances (IGF). Face aux caméras, Chakib Khelil nie les accusations qui lui sont portées, qualifie la BRC de société « modeste » de droit privé et affirme que l’IGF n’avait aucun droit d’enquêter à son sujet. C’est ainsi, que l’enquête est classée, jusqu’à sa relance à la fin 2019.
Ainsi, le rapport fait entre autres, savoir que la BRC, spécialisée dans le domaine pétrolier, a focalisé ses activités dans un secteur sans rapport avec sa spécialité. Une bonne partie des contrats signés avec Sonatrach portaient, en effet, sur des projets de construction ordinaires pouvant être menés par des entreprises algériennes.
13 Marchés, des centaines de milliards engrangés…
Treize travaux entrepris par cette société ont été passés à la loupe. BRC, jointure de deux entreprises pétrolières, a passé contrat pour : la construction d’un parking restaurant, la construction de deux tours à Hydra, la rénovation d’un terrain de tennis (La Madeleine), la construction d’une piscine olympique, la clôture et le terrassement d’un terrain à Aïn Benian, la rénovation de la villa d’hôte de la Sonatrach à Djanet, une étude portant sur les modalités d’amélioration des conditions de vie à la base d’Arzew…
Il ressort de l’enquête que tous les marchés ont été conclus de gré à gré, et que cette façon de faire s’était érigée en règle à la BRC.
On apprend également que les sommes dégagées pour la réalisation de ses projets étaient systématiquement revues à la hausse. Des rallonges importantes étaient ajoutées aux montants précédemment versés. Elles ont, par exemple, été réévaluées à 170% pour la construction des deux immeubles à Hydra, 132% pour la construction d’une piscine olympique et 100% pour la clôture et le terrassement d’un terrain à Aïn Benian.
L’enquête fait ressortir que d’autres rallonges ont été accordées dans certains cas en raison du retard occasionné dans la réalisation des projets. Dans plusieurs des cas, ce retard par la BRC a également contraint Sonatrach à faire appel à d’autres entreprises pour achever les travaux. Les treize contrats étudiés durant l’enquête menée révèlent les grandes sommes versées. En voici des exemples : de 4 100 888 893,14 DA versés pour la réalisation d’un parking restaurant, 5 155 961 090, 67 DA pour la construction d’une piscine olympique, 8 709 527 513, 80 DA pour la réalisation d’un complexe au profit des employés de la Sonatrach à Zéralda…
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