Licenciée, emprisonnée et menacée de mort pour avoir exprimé son opinion. Féministe imparable, l’activiste, psychiatre et écrivaine égyptienne Nawal El Saadawi s’est éteinte le 21 mars à 89 ans.
Cette icône de la littérature féministe dans le monde arabe brisait les silences sur l’oppression des femmes, l’excision, les inégalités sociales et le néocolonialisme.
5 citations pour la postérité…
– « J’ai écrit des articles qui encensent la liberté et j’ai des penchants philosophiques. Mais mon crime le plus grand est d’être une femme libre à une époque où l’on ne tolère que les esclaves. Je suis née avec un cerveau qui pense à une époque où l’on cherche à tuer la raison. »
– « Ils ont dit : vous êtes une femme sauvage et dangereuse. Je dis la vérité. Et la vérité est sauvage et dangereuse. »
– « Rien n’est plus dangereux que la vérité dans un monde qui ment. »
– « Le danger a toujours fait partie de ma vie, du moment où j’ai pris un stylo et je me suis mise à écrire. »
– « Je suis optimiste. Je pense que l’espoir, c’est le pouvoir. »
Dans son livre » Ferdaous, une voix en enfer », Nawal El Saadawi écrit :
« Ils m’ont condamnée à mort non parce que j’ai tué – car il y a des milliers de gens qui tuent chaque jour -, non, ils m’ont condamnée à mort parce qu’ils ont peur que je vive. Ils savent que si je vis, je finirai par les tuer.
Et de fait, ma vie signifie leur mort, et ma mort leur vie. Or ils sont assoiffés de vie et la vie pour eux, c’est un surcroît de crimes, un surcroît de richesses.
Moi, j’ai vaincu la vie, j’ai vaincu la mort ; je ne recherche pas la vie et je ne crains pas la mort. Je ne recherche rien, je n’espère en rien, je n’ai peur de rien, cela, parce que je jouis de ma liberté ! »
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