Des dizaines de jeunes âgés entre 14 et 17 ans ont été arrêtés après des troubles nocturnes à Tunis et dans d’autres villes du pays, malgré un confinement général pour lutter contre le nouveau coronavirus, a annoncé hier à la presse le ministère tunisien de l’Intérieur.
Bravant le couvre-feu, ces jeunes sont sortis ces deux dernières nuits dans la rue cassant des façades de commerces, des voitures, commettant des actes de pillage et lançant des pierres contre la police, a indiqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khaled Hayouni.
Les violences ont eu lieu dans des quartiers populaires, notamment à Tunis, Bizerte, Menzel Bourguiba, Sousse, Nabeul, Siliana. Certains Tunisiens ont attribué ces violences à l’échec de la classe politique à améliorer la situation.
Crise, chômage et… manipulation
La Tunisie vit mal cette période, marquée par le 10e anniversaire de sa révolution. La crise liée au coronavirus n’a fait qu’approfondir les difficultés socioéconomiques et financières rencontrées par le pays, au bord de la faillite. Il faut à Mechichi (Chef du gouvernement) sept milliards de dollars pour boucler le Budget 2021, alors que la Tunisie est mal notée par les quatre grands bureaux de notation souveraine.
Le nouveau gouvernement, annoncé samedi en fin de journée, aura à faire face à ce marasme, doublé d’agitations sociales nocturnes, accompagnées de tentatives de cambriolage. Des interrogations planent autour de ces agissements dans une Tunisie dont le seul véritable acquis est la liberté d’expression.
Observateurs et politiciens s’interrogent si ce sont des affamés qui s’attaquent aux symboles de la richesse, comme les banques et les grandes surfaces, ou des groupes de jeunes, manipulés par des personnes malintentionnées, qui ne veulent pas de la stabilité de la Tunisie.
Synthèse El Watan, Le 18 janvier 2021
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