Dans un silence de marbre, Abdelghani Hamel a fait une révélation fracassante lundi 3 août lors de son procès, dont la synthèse a été rapportée par le quotidien El Watan dans son édition de ce mercredi 5 août.
L’ex-DGSN a, ainsi, révélé l’histoire du plus grand baron de la drogues algérien Ahmed Zendjabil, surnommé « le Pablo Escobar Algérien », et ses liens avec l’ex-chef de la 2e Région militaire, le général Kamel Abderrahmane, et l’ex-patron de la Gendarmerie nationale, le général Ghali Belkecir, qu’il a désigné comme faisant partie du «groupe d’Oran de la drogue».
«En 2004-2005, il y a eu, à Oran, l’éclatement de l’affaire Zendjabil, un baron de la drogue, dans laquelle étaient impliqués de nombreux officiers de la gendarmerie et de l’armée. J’étais régional de la gendarmerie, à Oran, et le colonel Tifour, était chef d’état-major, alors que le lieutenant- colonel Allel était commandant du groupement de Tlemcen, et Ghali Belkecir chef de compagnie à Maghnia.
Ils travaillaient tous avec l’ex-chef de la 2e Région militaire, Kamel Abderrahmane. J’avais fait un rapport accablant sur les liens entre ces derniers et Zendjabil, que j’ai transmis à l’époque au commandant de la Gendarmerie nationale, le défunt général Boustila, lequel l’a remis au président de la République. Juste après, nous étions deux à avoir été maintenus à nos postes ; moi et le lieutenant-colonel, Abdelaziz, de la sécurité de l’Armée, qui avait enquêté sur ces réseaux. Les autres ont tous été relevés, y compris Kamel Abderrahmane. Par la suite, Belkecir et Tifour ne m’ont jamais pardonné, parce qu’ils ont su que le rapport en question est parti de mon bureau. Est-il normal que je fasse sortir un trafiquant de drogue de l’aéroport alors que je mène la guerre à la drogue ?
Si c’était le cas, que faisaient alors les officiers de la sécurité intérieure ? Je ne peux en dire plus, sinon je risque de faire du mal à ma famille. Depuis que Belkecir a été promu à la tête de la gendarmerie, de nombreux officiers ont été laminés. Vous pouvez le vérifier.»
Juillet 2006, Ahmed Zendjabil se met à table !
Après qu’Ahmed Zendjabil se soit rendu aux autorités en juillet 2006, dans son édition du 16 octobre de la même année, El Watan, écrivait :
« Ahmed Zendjabil, ou Chelfaoui (il est natif de Chlef), comme aiment bien l’appeler ses proches, fait trembler le milieu de la pègre oranaise depuis qu’il s’est constitué prisonnier le 3 juillet dernier au siège de la première Région militaire, à Blida, a-t-on appris auprès de sa famille.
En contact permanent avec celle-ci, qui lui rend visite régulièrement, le Pablo Escobar algérien aurait déjà balancé ses nombreux parrains qui se comptent parmi les plus hautes autorités militaires et civiles de l’Oranie, mais aussi ses relais au Maroc, en Belgique, en Espagne et en France.
(…) Pour l’opinion oranaise, Zendjabil a bénéficié de la protection d’officiers supérieurs de la Région militaire, de hauts cadres de la wilaya d’Oran ainsi que des officiers de la sûreté nationale. Son activité a connu un développement fulgurant au point où vers la fin des années 1990, il avait la mainmise sur l’ensemble des réseaux de résine de cannabis marocaine qui approvisionnaient le marché européen, moyen-oriental, et algérien. »
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