Le bruit fait par l’annonce de Tebboune de déposer 150 Millions de Dollars à la Banque centrale de Tunisie a relancé le débat sur l’usage qui est fait des ressources pétrolières par l’Etat d’un pays frappé par une crise économique et financière sans pareilles et une population qui manque de tout…
C’était en 2012. Alors que le pétrole avait atteint des sommets, Abdelaziz Bouteflika avait jugé judicieux de rembourser l’entièreté de la dette, croyant débarrasser le pays d’un lourd fardeau, mais il avait également pris la décision controversée d’effacer 3 Milliards de dollars de dette de nombreux pays africains et de prêter 5 milliards de dollars au Front monétaire international (FMI).
“Que devient ce prêt ?”
Le 11 octobre 2012 le ministère des finances et la Banque d’Algérie annonçaient dans un communiqué commun que “l’Algérie a décidé de contribuer pour 5 milliards $ à l’emprunt lancé par le Fonds monétaire international (FMI)”.
“La participation algérienne s’effectuera sous forme d’accord d’achat de titres libellés en Droits de tirage spéciaux (DTS), un instrument monétaire du FMI déterminé sur la base d’un panier de devises largement utilisées dans les marchés financiers (Dollar, Euro, Yen…)”, concluait ce communiqué.
8 ans plus tard, l’Algérie reste détentrice de ces fameux DTS, mais aucune trace d’une quelconque démarche ayant trait à la récupération de ces 5 Milliards de dollars n’est enregistrée.
“Que devient ce prêt ?». C’est là la question que posent désormais de nombreux observateurs dont les propos sont rapportés par Algérie Patriotique. Une question d’autant pertinente que de nombreux citoyens voient leur condition sociale se dégrader de jour en jour en raison d’une crise économique et financière latente qui risque, s’inquiètent de nombreux experts, de causer de sérieux problèmes au pays.
De nombreux Algériens s’interrogent sur la capacité de l’Algérie à se conduire comme si elle n’était pas touchée de plein fouet par la baisse drastique des cours des hydrocarbures, une tendance baissière qui a repris, du reste, depuis l’apparition de l’épidémie du coronavirus en Chine.
“Ouvrir le pays à l’expertise étrangère”… Stop au bricolage !
Revenant sur le choix idéologique de rembourser la dette au lieu de la fructifier des sources proches du dossier confient au même site que «l’ancien président Abdelaziz Bouteflika et ses proches conseillers avaient cru, faussement, qu’en remettant le compteur de la dette extérieure à zéro l’Algérie allait pouvoir relancer son économie et racheter sa souveraineté, mais cette démarche a montré, quelques années plus tard, qu’elle n’était pas forcément la bonne”, expliquent des sources proches du dossier.
“On aurait pu croire que Bouteflika avait agi sagement, mais le fait est que l’argent remboursé aurait dû être fructifié par la création de fonds souverains qui auraient multiplié la somme ainsi investie par deux, voire plus, et l’Algérie aurait pu s’assurer une assise financière solide et pérenne au lieu de voir ses réserves de change, gelées depuis vingt ans, fondre comme neige au soleil”, soulignent ces sources.
Ces derniers conclut que l’Algérie “doit désormais adopter une nouvelle attitude audacieuse, en s’inspirant des Etats du Golfe, par exemple, qui se sont défaits depuis fort longtemps du très nuisible réflexe de l’enfermement sur soi et ont ouvert leur pays à l’expertise étrangère”.
“L’Algérie a besoin de repenser complètement son rapport aux affaires et à l’argent», concluent ces sources qui ne voient pas comment le pays s’en sortirait s’il «continue à vanter sa capacité à tout régler lui-même quand cette illusion a conduit à la catastrophe économique et sociale actuelle”.
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