Mise à jour : Kaddour Chouicha a été remis en liberté "provisoire" mardi 7 janvier. Son procès aura lieu le 20 janvier 2020.
La santé du militant Kadour Chouicha, l’une des figures du Hirak continue à se dégrader. Selon plusieurs sources, dont sa famille, son état est jugé « critique ».
Le 2 janvier 2020, son épouse, Madame Loukil Jamila, épouse CHOUICHA publiait un appel sur le Net.
Ci-dessous l’intégralité de sa lettre :
A l’opinion publique nationale et internationale
Mon époux Kaddour Chouicha, vice-président de la Ligue Algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH), en Algérie et président du syndicat des enseignants du supérieur solidaire (SESS) affilié à la CGATA et membre de l’exécutif, a été condamné à un an de prison ferme lors d’un procès inique et expéditif qui s’est déroulé le 10 décembre 2019, à Oran. Des chefs d’inculpations lourds « outrage et violence à fonctionnaires et institutions de l’État, offense au président de la République et exposition au regard du public de documents de nature à nuire à l’intérêt national » ont été retenus contre lui mais avec un dossier vide, sans aucuns éléments à charge, montrant que sa condamnation et son incarcération depuis le 10 décembre sont uniquement à caractère politique.
Aujourd’hui jeudi 2 janvier 2020, lors de la visite à la maison d’arrêt d’Oran, nous avons constaté que son état de santé est fragilisé par les conditions d’incarcération et affaiblie par une grippe et une bronchite dont il ne s’est pas encore remis totalement. Mais plus inquiétant, soumis aussi à un stress, sa tension artérielle a augmenté et est aujourd’hui bien trop élevée dans son cas. Cette situation nous inquiète, nous sa famille, au plus haut point car pouvant provoquer des complications cardiaque et rénale.
Agé de 63 ans, Il est suivi médicalement avec des traitements, depuis 2015, suite à un œdème pulmonaire aigu. La maison d’arrêt d’Oran ne dispose pas des moyens pour faire face à sa situation en cas de complications. J’interpelle aujourd’hui toutes les autorités algériennes, le président de la république, le premier ministre, le ministre de la justice, ainsi que toutes les organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme pour exiger son transfert en urgence dans une unité de soins adéquate et pour exiger sa remise en liberté.
Je tiens, par la présente, pour responsable les autorités Algériennes de tous ce qui pourrait arriver à mon époux à compter d’aujourd’hui.
Ce dernier, dont le procès en appel est prévu pour ce 7 janvier, n’est pas un criminel, en tant que défenseur des droits de l’homme il n’a fait qu’exprimer de manière pacifique ses opinions, il n’a fait que défendre les détenus d’opinion, revendiquant une justice indépendante et cela conformément au droit légitime d’expression consacré par la constitution Algérienne et les conventions internationales ratifiées par l’Algérie.
Je vous demande d’agir en urgence pour que la santé et l’intégrité physique de mon époux soient assurées et qu’il soit remit en liberté.
Loukil Jamila, épouse CHOUICHA », Le 02 Janvier 2020
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