Pressions et Conseil de discipline contre Saad Eddine Merzoug, le juge qui veut l’Indépendance de la Justice !

Il avait initié le mouvement de boycott « réussi » du scrutin du 14 juillet et est à l’origine d’une plate-forme appelant à l’indépendance de la justice. Le jeune magistrat qui a surpris bon nombre de ses aînés, Saad Eddine Merzoug, porte-parole du CML (Club des magistrats libres), est sujet à de lourdes sanctions.

Selon ce que rapporte le site Algérie Part dans son édition de ce lundi 30 décembre, Saad Eddine Merzoug, a été destinataire d’une suspension de travail et est passé en conseil de discipline devant  une session disciplinaires du Conseil supérieur de la magistrature.  

Dans une interview accordée au quotidien El Watan, ce magistrat évoquait son combat :  

Saad Eddine Merzoug : « Notre combat ne date pas d’hier. Il remonte à 2013, lorsqu’un groupe de magistrats a observé une grève de la faim inédite pour exiger l’indépendance de la justice. A l’époque, le ministre de la Justice était Mohamed Chorfi et n’était la médiatisation de cette affaire aux niveaux national et international, les magistrats grévistes auraient été radiés.

Ce mouvement a été suivi par une tentative d’organisation d’une assemblée générale des magistrats par un conseiller et ancien procureur général près la cour de Béjaïa, mais l’autorisation a été refusée par le ministre de l’Intérieur sur ordre d’un des frères du Président et après intervention de Djamel Aidouni, à la tête du syndicat des magistrats.

Depuis 2016, le Club des magistrats libres, en tant qu’organisation syndicale, s’organise. Il existait avant même le mouvement de protestation populaire, qu’il soutient, et restera même après la prise en charge de ses revendications. Il est vrai que ses membres subissent diverses pressions, entre sanctions et propagandes, pour les diviser et nuire à leur réputation. Mais cela ne les a pas affectés. Ils sont déterminés à construire un syndicat fort et indépendant, qui puisse défendre de manière impartiale le juge et les principes de l’indépendance de la justice ».

Le CML, 1000 jeunes juges contre la Justice du téléphone !

Evoquant le club des Magistrats dont il est le porte-parole, il indique qu’il était à l’origine composé de quelque 2000 jeunes juges et autres. Le nombre s’est toutefois vu réduit « en raison des sanctions, notamment la radiation et les mesures de comparution devant les sessions disciplinaires du Conseil supérieur de la magistrature durant l’année 2016, sur ordre des forces non constitutionnelles que représentait le ministre de la Justice, Tayeb Louh, l’ex-inspecteur général, Tayeb Benhacham, le directeur des ressources humaines, Boudjemaa Aït Aoudia, et l’ex-secrétaire général et Zouaoui Laadjine, signataire de cette instruction n°411 du 14 mai 2016, qui interdit aux magistrats l’utilisation des réseaux sociaux sous prétexte qu’ils appartiennent aux services américains et à l’Otan ».

Des mesures cautionnées par le président du syndicat des magistrats, Djamel Aidouni, et les 11 membres de son bureau exécutif. Aujourd’hui, malgré la baisse du nombre de ses membres à près d’un millier de magistrats, le Club est devenu une réalité…. »

Le 21 mars 2019, Communiqué du CML (Club des magistrats libres)


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