Aujourd’hui, les plus fidèles alliés du Régime, les magistrats. Demain….
C’est le pourrissement dans le bras de fer qui oppose le ministère de la Justice aux magistrats en grève depuis le 27 octobre. A Oran, il a été fait appel ce dimanche 3 novembre à la force publique pour réprimer les juges venus dénoncer et empêcher l’ouverture solennelle de la session criminelle, et l’installation de magistrats nommés.
« Autant dire une première même dans les pires républiques bananières », commente Said dans un Com.
Des échos font état d’interventions similaires dans d’autres juridictions, mais il n’a pas été possible de les confirmer.
« Gouvernement-magistrats : le conflit se corse et se politise »
Dans son édition de ce dimanche 3 novembre le site TSA relève que le mouvement des magistrats s’avère au fil des jours loin d’être une banale réaction d’une corporation à une mesure improvisée de sa tutelle et qui touche au petit confort de ses membres.
Certes, tout a commencé avec la décision de muter d’un trait et en pleine année scolaire près de 3000 juges et procureurs, mais le conflit a fini par faire remonter à la surface la question centrale et substantielle de l’indépendance de la justice.
La goûte qui a fait déborder le vase…
Le dernier mot dans la gestion de la carrière d’un juge revient légalement au Conseil supérieur de la magistrature. Sauf que cet organe a avoué n’avoir pas été consulté dans l’élaboration du mouvement et qu’il n’a fait que consulter le planning une fois finalisé.
C’est donc le ministère de la Justice qui a tout décidé, empiétant sur les prérogatives d’une institution des plus importantes, sinon la plus importante du système judiciaire. L’aveu, ajouté à la revendication d’une justice réellement indépendante insérée dans la plateforme du Syndicat national des magistrats, a valeur de camouflet pour le pouvoir en place. Il tue dans l’œuf le mythe naissant d’une justice libérée par le hirak du 22 février, tendant à faire croire que, depuis, le juge n’obéit qu’à la loi et à sa conscience.
L’impartialité de la Justice algérienne mise à nu !
Ce même mythe conforte surtout les suspicions d’impartialité qui accablent les juges dans le traitement des dossiers d’une centaine de détenus d’opinion qui croupissent dans les prisons du pays par le fait d’une détention provisoire devenue systématique.
« Aucun juge n’a fait publiquement part d’ordres qu’il aurait reçu pour les mettre en prison », a réagi le président du SNM, Issad Mabrouk. Mais c’est comme si. La montée au créneau du syndicat, son président en tête, pour réclamer l’indépendance effective de la justice, est un aveu que les juges ne sont pas libres, y compris donc ceux qui ont envoyé en prison des contingents de jeunes manifestants, des militants politiques et le moudjahid Lakhdar Bouregaâ.
Rappel…
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