« Il ne parle plus et ne peut ni se lever ni s’asseoir sans aide. »
C’est ce qu’a révélé au quotidien Liberté Me Bachir Mechri, avocat du Général Hocine Behadid dont « la mort programmée » se précise de jour en jour. « À chaque fois que je vais le voir, je crains d’apprendre une mauvaise nouvelle », a-t-il ajouté.
Me Mechri rappelle que son client a été auditionné par le juge d’instruction dans le fond sur les faits qui lui sont reprochés. Théoriquement, le magistrat aurait eu le temps d’émettre une ordonnance, soit pour le libérer, soit pour envoyer son dossier devant une juridiction compétente. Il n’en est rien jusqu’à ce jour.
L’avocat compte rendre public, ce lundi 27 octobre, un appel aux autorités du pays sur le cas Benhadid, considéré par l’opinion publique comme un détenu politique. Il n’a, néanmoins, pas révélé le contenu de la lettre.
« Une mort programmée… »
Début juin 2019, le Général Hocine Benhadid, avait fait une chute à la prison d’El-Harrach, qui lui a provoqué une fracture du bassin. Il a été transféré au pavillon pénitentiaire relevant du CHU Mustapha-Pacha d’Alger, pour subir une intervention chirurgicale au service Bichat, spécialisé en orthopédie et traumatologie. Me Bachir Mecheri avait révélé que « le général Benhadid a perdu beaucoup de sang à la suite d’une hémorragie ».
L’avocat poursuit en indiquant que depuis, « son état de santé s’est sérieusement dégradé et rien n’a été fait pour le sortir de cette situation qui pourrait lui coûter la vie. Le général Benhadid risque de mourir à n’importe quel moment. Je pèse mes mots, il s’agit d’une mort programmée ».
Selon la défense, il est “atteint de plusieurs maladies chroniques et osseuses, est, du coup, exposé à des complications médicales très délicates s’il ne bénéficie pas d’une prise en charge conséquente”.
Plainte contre Zeghmati et le Procureur Général…
« S’il arrive quoi que ce soit au général Benhadid, une plainte sera déposée contre Le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati et le procureur général ».
C’est ce qu’avait déclaré en juin son avocat Me Mecheri alors que son mandant subissait une seconde intervention au service Bichat de Mustapha Pacha. « Le Procureur, Général, au courant de sa situation, n’a même pas daigné, pour s’enquérir de sa santé, se déplacer à l’hôpital. Un dossier médical lui a été envoyé mais il n’a pas bougé le petit doigt. La question, aujourd’hui, est de savoir pourquoi on le garde en prison ?”
“Encore une fois, je tire la sonnette d’alarme et j’interpelle la justice. On doit tirer des leçons de la mort du journaliste Mohamed Tamalt et du militant politique Kamal-Eddine Fekhar. La justice algérienne doit empêcher la mort d’un troisième prisonnier dans des conditions similaires”, a affirmé Me Mecheri
Quand Bouteflika lâchait la Justice contre Benhadid !
Les alertes répétées de l’avocat n’ont pas eu d’effet sur les autorités judiciaires, qui refusent toujours de libérer Hocine Benhadid (73 ans). Il faut dire que depuis l’instruction de Bouteflika, la Justice Algérienne continue son acharnement contre cet homme, malgré son âge et son état de santé.
En 2018, déjà, sous ordre du clan Bouteflika, cette Justice avait mis sous mandat de dépôt le Général à la retraite. Grief retenu : “outrage à corps constitué”.
Il avait ensuite été remis en liberté, jusqu’à son arrestation, de nouveau, en mai 2019. Ainsi, cette fois, cette même Justice par le biais du juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed a décidé de le poursuivre le dimanche 12 mai 2019 pour “atteinte au moral de l’armée et à la sécurité de l’État”. Il est depuis au centre pénitentiaire d’El-Harrach…
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