Hier jeudi 22 août, les enquêteurs de la Cour Suprême ont décidé de mettre l’ancien ministre du Travail (2002-2013) et de la Justice (2013-2019), Tayeb Louh, en détention provisoire à la prison d’El Harrach.
Miracle de la Justice Algérienne, ce n’est pas pour corruption qu’il est incarcéré, mais pour quatre faits pour le moins curieux :
- -Abus de fonction,
- -Entrave au bon fonctionnement de la justice,
- -Incitation à la falsification de procès-verbaux officiels,
- -Incitation à la partialité ».
« Abus de fonction » : 10 ans de prison !

Parmi les accusations retenues contre lui, la plus lourde est l’ »abus de fonction ». Selon les juristes, il s’agit d’un grief qui tombe sous le coup de la loi 06-01 relative à la prévention et à la lute contre la corruption, notamment son article 33 qui prévoit une peine qui ne dépasse pas les 10 ans de prison.
« Art 33 : est puni d’un emprisonnement de deux à 10 ans et d’une amende de 200.000 dinars à 1.000.000 dinars, le fait, pour un agent public, d’abuser intentionnellement de ses fonctions ou de son poste en accomplissant ou en s’abstenant d’accomplir, dans l’exercice de ses fonctions, un acte en violation des lois et les règlements afin d’obtenir un avantage indu pour lui-même ou pour une autre personne ou entité. »
Aucune poursuite pour corruption…
Aucune trace donc d’une quelconque affaire de corruption qui aurait enrichi ce Monsieur et sa famille. Pourtant dans la famille Louh, ce n’est pas les affaires qui manquent. Certaines sources parlent même d’un patrimoine de pas moins de 500 Milliards (5 milliards de Dinars).
Les affaires Louh…
Une liste non exhaustive des affaires de la famille Louh avait été établie par le site Algérie part dans son édition du 23 mars 2019.
On y apprend, entre autres, que Tayeb Louh est le parrain d’une galaxie d’entreprises tout aussi lucratives les unes que les autres. La subtilité du business de Louh est qu’il utilise pour toutes ses affaires un prête-nom.
En devanture, le Sénateur Ouraghi Ahmed !
En effet, quasiment tous les business de l’ex-ministre de la justice sont gérés par son beau-frère, le sénateur Ouraghi Ahmed, rapporte le site.

Ce dernier utilise un prête-nom, son associé Ghemadi Mohamed. Un personnage sulfureux qui n’a pas cessé de susciter des polémiques en raison de ses activités louches durant toutes ces dernières années dans la région de Tlemcen, souligne Algérie Part.
Parmi les business révélés ont peut dénombrer :
- Le Mirage Club de l’hôtel Renaissance,
- Une entreprise de travaux publics,
- 7 cafétérias,
- Un cabaret
- Ainsi que d’autres biens et entreprises avec des registres de commerce falsifiés.

L’ex-ministre de la justice est également l’heureux propriétaire de 3 somptueuses villas. Il en a même cédé une quatrième pratiquement finie à Dely Ibrahim à sa fille adoptive.
« Tayeb Louh mangeait dans ma main » : Tahkout enfonce le clou !
« Tayeb Louh mangeait dans ma main ». C’est ce qu’aurait révélé lors de son audition Mahieddine Tahkout au juge d’instruction du tribunal Abane Ramdane de Sidi M’hamed.
Le site Algérie Part, qui rapportait récemment l’information, ajoute que l’oligarque algérien a reconnu qu’il avait traité et collaboré activement avec Tayeb Louh pour bénéficier d’une « impunité » qui lui était promise en dépit des enquêtes menées par l’Office central de répression de la corruption.
« Tous les juges se rabaissaient devant moi, à l’époque de l’ex-ministre de la Justice », peut-on lire sur le PV d’audition, indique le site.
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