Encore une fois depuis une dizaine d’années maintenant, l’heureuse entreprise qui rafle le contrat de sécurité des lieux saints de l’islam n’est autre que la succursale israélienne de l’entreprise britannique de sécurité G4S, qui emploie plus de 620 000 personnes et est présente dans 120 pays à travers le monde !
C’est ce que rapportent les médias, notamment le très sérieux site tunisien Kapitalis dans son édition du 9 juillet. Une nouveauté tout de même pour cette année : pour donner une vitrine Hallal, les saoudiens ont créé une succursale sous le nom « Al Majale G4S ».
Le site Kapitalis évoque plusieurs sources médiatiques (arabes et israéliennes) dans lesquelles ont peut lire : «Le ministre en charge du Pèlerinage à la Mecque a annoncé que la filiale saoudienne de la puissante société de sécurité, qui a pris le nom d’Al Majale G4S (entreprise britannique qui utilise assez souvent un savoir-faire provenant d’experts israéliens ayant un double passeport britannique et israélien) et qui opère depuis 2010, a été choisie pour gérer la responsabilité des questions de sécurité concernant le pèlerinage à la Mecque». (Le ministre dont il est question ici ne peut qu’être Saoudien (-Kapitalis-).
Une vitrine Hallal pour sauver les apparences…

Sur papier, G4S est une société anglaise, et ses filiales sont disséminées un peu partout dans le monde. Et comme l’Arabie Saoudite a besoin pour le hadj du meilleur service du monde, ce pays se tourne donc depuis 2010 vers la branche… israélienne de cette société !
Pour effectuer ce travail le plus discrètement possible, le moyen le plus simple est bien connu: créer une société locale, filiale de G4S, ainsi fut fait, et formellement, la sécurité du hadj est l’affaire d’Al Majal G4S, dirigée par un certain Khaled Baghdadi.
Les musulmans du monde fichés chez G4S…

Mais il y a encore bien pire. La surveillance du hadj ne serait qu’une infime partie des activités de G4S en terre arabe. Selon certaines sources, elle y aurait une activité particulièrement importante dans les aéroports de transit des pèlerins musulmans, Bagdad et Dubaï, ce qui lui permettrait d’avoir accès à leurs relevés d’identité complets, y compris leurs photos et leurs empreintes digitales.
BDS appelle au boycott de G4S

Suite à la diffusion de ces informations pour le moins gênantes pour le royaume wahhabite par plusieurs organes de presse arabes, des protestations se sont élevées pour demander directement au roi d’Arabie Saoudite de mettre un terme à cette coopération. Les plus importantes ont été celle du Cheikh Ekrima Sabri, chef du Conseil suprême islamique de Jérusalem, celle d’Ismail Patel, président de l’Association des amis d’Al Aqsa, et celle de l’inévitable mouvement du BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions).
En Europe, BDS s’était déjà attaché depuis quelques mois à faire boycotter G4S, en invoquant le motif de l’existence d’une filiale israélienne opérant dans les territoires palestiniens, et avait obtenu gain à maintes reprises. Ainsi par exemple, en avril dernier, G4S n’a pas réussi à renouveler son contrat de 2008, par lequel la société assurait la sécurité des édifices du Parlement de l’Europe.
Tribune Juive commente…

Curieusement, conclut Kapitalis, l’Arabie Saoudite fait la sourde oreille, et aucune manifestation n’a été enregistrée parmi les hautes autorités musulmanes. Et au site tunisien de commenter : « Ce qui fonctionne en Europe, reste lettre morte en terre arabe ».
«Est-ce un gag? Une histoire inventée par des médias en quête de sensationnel? Non, juste la parfaite illustration de l’estime dans laquelle sont tenus en terre arabe, tous ceux qui hurlent au boycott…», commente le webmagazine israélien, Tribune juive.
Lire également l’article sur le quotidien El Watan du 7 Juillet 2019.
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