Candidat unique ? La bonne blague ! / Par Hakim Laâlam

Abdekka
en Suisse pour un court séjour médical. Ah ! Ben, ça tombe bien. On va
peut-être se croiser là-bas. Moi aussi, je me rends cet après-midi à… Ouled Fayet
!

Est-ce que les mecs et les nanas de l’opposition sont sérieux ? Du moins l’opposition invitée par Djaballah. Un conclave pour un candidat unique ? Face à l’Unique ? De qui se fout-on ?

Il nous prend pour qui Djaballah, l’homme qui se fait tirer ses partis plus vite que son ombre barbue ? Allah yerham babakoum, qu’est-ce qui peut réunir un intégriste et un gauchiste déguisé autour de la même table ? Et qui plus est, autour d’un plat aussi lourd pour l’estomac, une tchektchouka-candidat-unique pour le 18 ?

C’est comme si demain, en France, Lutte Ouvrière, le NPA de Besancenot et le Rassemblement Républicain de Marine Le Pen désignaient d’un commun accord, en se tombant dans les bras les uns les autres d’amour et de pâmoison, un seul et même candidat censé les représenter à l’Elysée.

C’est pas sérieux, khouya ! Soit t’es en mesure de présenter ton candidat qui correspond à tes idées, à ton programme et aux attentes de tes «très très très nombreux électeurs». Soit, tu reprends le travail politique à zéro.

D’abord, en arrachant, s’il le faut par la force, ton droit politique à l’expression dans la rue. Ah ! La rue t’est interdite ? Ah ! Les flics sont lâchés sur toi dès que tu pointes le museau dehors ? D’accord !

Ben… faut juste faire ce qu’ont fait tous les partis à travers le monde et l’histoire des luttes syndicales et partisanes : intégrer le risque vital et d’intégrité physique dans ta marge de progression.

Oui ! Te faire tabasser ou tuer fait partie du risque professionnel et t’inscrira enfin dans la légitimité de terrain. Car personne n’est là à t’attendre au bas de ton siège, sourire large et les clefs de la rue offertes sur un coussin en velours. Plus que cela, de moins en moins de gens, de parents sont encore aujourd’hui prêts à te prêter leurs enfants pour que tu puisses édifier sur leurs corps, sans risque aucun pour toi, ta stature et ta légende. Ça, c’était avant.

Alors va ! Descends ! La rue est devant toi. Si tu tombes, il doit y avoir derrière toi assez de tes adhérents pour reprendre le drapeau et le mégaphone. Sinon, s’il n’y a personne, c’est que t’es aphone ! Aussi aphone que celui que tu veux déloger du Palais !

Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.


H. L.


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