Nabila…
Elle avait 30 ans…
Quelques rêves..
Et cette lueur dans les yeux…
Cette étrange lueur que seuls les plus chanceux ont pu croiser un jour dans leur vie …
Qui s’en souviennent…
Comme je me souviens…
Comme hier …
Comme demain …
Nabila…
Mouna Bekkis – 15 février 2019
Il y a 24 ans ….
Le 15 février 1995, la militante Nabila Djahnine est assassinée à Tizi Ouzou.
Architecte et présidente de l’association « Thighri n’Tmetout » (Cri de femme), Nabila a étudié à Tizi Ouzou où elle a obtenu son diplôme et exercé son métier. Elle avait trente ans.
Des séances de ciné-club qu’elle a fréquenté adolescente, dans sa ville natale de Béjaïa, au Collectif d’étudiantes qu’elle a animé, en 1988 à Tizi Ouzou, puis à l’association « Tighri n’Tmettuth », créée en 1990 et qu’elle a présidé, Nabila Djahnine n’a eu de cesse de rassembler, organiser et mobiliser en particulier pour dénoncer le sort fait aux femmes.
Cinq ans plus tard, dans un contexte de violence poussé à son paroxysme, on enregistrera pour la première moitié de février 1995, un attentat le 5 auquel échappera le cinéaste Djamel Fezzaz, l’assassinat le 11 de l’enseignante Ouraïs Menni, le 13 du comédien Azzeddine Medjoubi, le même jour de Abdelhafid Saïd, président d’un syndicat étudiant, le 16 du producteur de musique Rachid Baba-Ahmed et, un jour plus tôt, de Nabila Djahnine…