De mémoire d’Industrie automobile, jamais un pays n’aura accordé autant de crédits et d’avantages à des « investisseurs », sans contrôle, sans régulation, pour voir les voitures montées sur son territoire revendues, pour certaines 2 fois plus chères que dans son pays d’origine, à une population payé sur la base d’un SMIC à 90 €.
L’Algérie du système Bouteflika l’a fait !
Ainsi, le personnel en poste a jugé utile de lancer le montage de véhicules à grand coups de milliards d’Euros afin de diminuer la facture d’importation des voitures. Ce même personnel avait tout simplement oublié un léger détail : les voitures ont besoins de pièces détachées. Du coup, selon les chiffres des Douanes, si la facture d’importation de véhicules a diminué de prés de 80%, les pièces à monter sur les chaînes en Algérie a exactement compensé les économies en devises.
Quand des bureaucrates se croient experts !
Le fiasco de l’industrie automobile en Algérie est principalement dû, selon les observateurs, au système adopté par des bureaucrates en lieu et place des spécialistes : le SKD (semi knocked down) qui consiste à importer le véhicule en kits pré-montés, simplement rivetés ou boulonnés sur place.
“Le véhicule arrive semi ou complètement fini, donc il n’y a rien à assembler”, expliquait sur les colonnes du quotidien El-Watan Mohamed Baïri, patron d’Ival, importateur d’Iveco. Et d’ajouter : “Nous avons grillé plusieurs étapes, il fallait d’abord former le personnel, bâtir un réseau de sous-traitance avant de se lancer dans le montage de véhicules”.
Tahkout et l’usine de gonflage de pneus de voitures Coréennes…
Fin mars 2017, des images diffusées sur les réseaux sociaux avaient créé un scandale en Algérie : on y voyait arriver à l’usine Hyundai des voitures quasi complètes, sur lesquelles ne restaient à monter que les roues.
Une commission d’enquête avait rapidement écarté toute infraction, mais des médias avaient pointé du doigt les liens entre le patron de l’usine, Mahiédinne Tahkout, et le ministre de l’Industrie d’alors, Abdeslam Bouchouareb (nous reviendront sur le cas de ce ministre binational, vivant actuellement en France, plus tard).
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